Version «La fiesta» (Sujet IENA 2011 LV2) – Proposition de correction

Mais celui qui parlait[1]de « la Fête » pour désigner[2]en fait la corrida[3]glissait[4], presque toujours, vers le chauvinisme[5]espagnol. J’ai découvert[6]la fête grâce[7]à la télévision en noir et blanc[8]. J’avais l’habitude[9]de regarder[10]les corridas avec ma grand-mère. De cette[11]époque lointaine[12], je garde aussi en mémoire[13]l’image des taureaux[14]. Maintenant[15], la moitié du pays[16]essaie de décrocher[17]de la fête et, avec l’habituelle touche[18]progressiste, veut obliger les autres[19]à décrocher[20]. Quand les esprits brillants[21]deviennent[22]philanthropes[23](les drogues, le tabac, la corrida), donner l’exemple ne leur suffit pas[24]car, en purs[25]idéalistes, ils s’entêtent[26]à dicter le comportement d’autrui[27]. Chesterton[28]a dit[29]que lorsque l’on[30]arrête de croire en Dieu on finit par[31]croire en n’importe quoi, donc[32], de la même façon, quand on[33]relativise la valeur de la vie humaine on[34]attribue[35]une valeur absolue à n’importe quelle autre.  


[1]« quand on parlait de… »

[2]« évoquer », « faire référence », « se référer » ou encore «… celui qui parlait de la fête en référence à… » 

[3]En espagnol, on utilise « los toros » pour parler de la corrida en général. « La plaza de toros » désigne « les arènes » par exemple. On parle également de « laprohibiciónde los toros » pour parler de « l’interdiction de la corrida »

[4]« tombait…dans… », « glissait »

[5]« patrioterismo » est une forme dérivée de « patriotismo ». Le suffixe « ismo » donne un sens péjoratif au mot ce que traduit également « chauvinisme » en français.

[6]Attention à l’emploi de la 1èrepersonne du singulier au passé simple. Compte tenu du style journalistique du texte, on utilisera plutôt le passé composé en français. L’expression « saber de algo » signifie « être au courant », « avoir des nouvelles » ou encore « découvrir ».

[7]« por » désigne ici la cause. On pouvait aussi traduite par « par la télévision », « à la télévision ». 

[8]Remarquons l’inversion des couleurs par rapport au français. 

[9]« Soler » qui exprime une habitude ou une généralité. « Je regardais généralementhabituellement… »

[10]« regarder » est beaucoup plus courant en français que « voir » quand il s’agit de la télévision. 

[11]Démonstratif « aquel » qui traduit la distance par rapport au locuteur. 

[12]« Remoto » : adjectif qui désigne une chose lointaine dans l’espace ou dans le temps.

[13]« Je me souviens »

[14]A la différence de la première occurrence de « toros », le narrateur évoque ici une image plus précise qui désigne l’animal et non la tradition dans son ensemble. 

[15]« A présent », « dorénavant »

[16]Au singulier, il n’est question que de l’Espagne.

[17]« descolgar » est souvent utilisé pour parler des comportement addictifs. La corrida est présentée comme une drogue ici, ce que le verbe « décrocher » traduit aussi en français. On pouvait aussi penser au verbe «se sevrer ».

[18]Il s’agissait ici d’un nom commun et non du verbe « dejar ». On pouvait aussi le traduite par « accent ».

[19]Quasiment équivalent de « los otros »

[20]Infinitif préférable en français. Une tournure équivalente à l’espagnol avec l’emploi du subjonctif s’avérait assez lourde.  

[21]« esprits avancées », « esprits éclairées »

[22]« ponerse » a ici le sens de « devenir » lorsque le changement n’est pas considéré comme définitif mais passager.

[23]Ou « philanthropiques ». Pour info, « philanthrope » : Qui s’occupe d’améliorer la condition matérielle et morale des hommes. Qui agit de façon désintéressée. (Larousse)

[24]« Cela ne leur suffit pas de… »

[25]« en bons idéalistes »

[26]« s’évertuent à», « s’efforcent de… »

[27]« dicter leur conduite aux autres »

[28]Gilbert Keith Chesterton, écrivain et journaliste anglais (1874-1936)

[29]Attention à l’inversion du sujet, très fréquente en espagnol.

[30]« se » qui constitue l’une des traductions de « on ». 

[31]« acabar » + gérondif = « finir par »

[32]« eh bien »

[33]« se » à traduire également par le pronoms sujet « on », voire par « nous », en cohérence avec ce qui précède.

[34]Idem note 33.

[35]« octroie », « accorde »