Veranear a la antigua (Sujet Ecricome LV2 2017 – Proposition de correction)

Veranear a la antigua (1)

Des grandes vacances à l’ancienne (1)

Pasará el verano y todo seguirá igual. Pero mientras tanto el verano nos ofrece un bálsamo reparador, una beneficiosa terapia de descanso que, en la era tecnológica, podemos asimilar al procedimiento que aplicamos a los aparatos que gobiernan nuestra vida.

L’été se terminera (2) et tout redeviendra comme avant. Mais en attendant (3) l’été nous offre un soulagement (4) réparateur, une thérapie du repos bénéfique qui, à l’ère de la technologie, peut s’apparenter au processus que nous appliquons aux appareils qui dirigent notre vie.

(1) Le verbe « veranear » qui signifie littéralement « passer les vacances d’été » n’a pas d’équivalent en français. Il était possible d’ajouter un verbe comme « passer » au titre mais cela conduisait à une certaine lourdeur. Le concept de « grandes vacances » constitue une référence évidente aux « vacances d’été » 

(2) Emploi du futur qui permet une projection vers la fin de l’été afin d’en expliquer ses bienfaits dans la suite du texte. Il était possible d’expliciter le sens de « pasará » par « une fois que l’été sera passé / terminé »

(3) « d’ici là »

(4) Littéralement « bálsamo » désigne une préparation à base de plantes qui vise à soulager la douleur. Le terme est ici utilisé de façon métaphorique. 

Cuando se vayan de vacaciones, desconecten sus ordenadores, el routeur, la impresora, y antes de cerrar la puerta, desconéctense también a ustedes mismos. Recuerden aquella época en la que vivíamos desconectados y no nos pasaba nada.

Quand vous partirez (5) en vacances, déconnectez (6) vos (7) ordinateurs, votre routeur (modem), votre imprimante, et avant de fermer la porte, déconnectez-vous aussi vous-même. Souvenez-vous (8) de cette (9) époque où nos vies étaient déconnectées et cela ne nous posait aucun problème (10). 

(5) Notons d’une part l’emploi du subjonctif en espagnol dans cette proposition subordonnée temporelle qu’il convient de traduire par un futur en espagnol. Par ailleurs, la 3èmepersonne du singulier est ici celle de la formule de politesse même si le pronom « ustedes » n’apparait pas. L’auteur de l’article interpelle ses lecteurs en s’adressant directement à eux. 

(6) Premier d’une succession de trois verbes conjugués à l’impératif : « desconecten », «  desconéctense » et « recuerden ». Comme précédemment, la 3èmepersonne du pluriel est celle de la formule de politesse. Le verbe « desconectar » pouvait aussi être traduit par « éteindre »..

(7) Ne pas oublier qu’il s’agit de la formule de politesse, une traduction par « leurs ordinateurs » constitueraient un contresens. 

(8) « Rappelez-vous »

(9) Pronom démonstration qui marque une distance dans le temps. « Souvenez-vous de cette époque lointaine »

(10) L’expression « no nos pasaba  nada » indique que l’absence des nouvelles technologies n’avait aucune conséquence dans nos vies. 

Como no había móviles, apenas hablábamos con nuestra familia, pero no nos queríamos menos. Como no había Internet, si se nos olvidaba comprar el periódico, no nos enterábamos de lo que pasaba en el mundo, pero el mundo seguía existiendo. Eso sí que era descansar, el verano en la casa del pueblo, con río y sin televisión, con mercadillo y sin centros comerciales, con largas siestas, noches largas y nada que hacer entretanto.

Comme il n’y avait (11) pas de portable, nous (12) parlions à peine avec notre famille mais nous nous aimions tout autant (13).  Comme il n’y avait pas Internet, si nous avions oublié d’acheter le journal, nous n’étions pas au courant de ce qui se passait dans le monde, mais le monde continuait d’exister (14). ça c’était du repos (15), les étés (16) dans la maison de campagne, au bord d’une rivière et sans télévision, avec un petit marché et pas de centres commerciaux, avec de longues siestes et de longues nuits et rien à faire entre les deux (17). 

(11) Emploi de l’imparfait de l’indicatif pour décrire les vacances d’avant « l’ère de la technologie ».

(12) Il était également possible de traduire la 1èrepersonne du pluriel par un « on », certes plus oral mais qui fonctionne bien dans un texte où l’auteur semble discuter avec son lecteur. Attention néanmoins à la cohérence de l’ensemble et de ne pas mélanger les deux pronoms « on » et « nous » 

(13) « nous ne nous aimions pas moins ».

(14) Construction de « seguir » + verbe au gérondif que l’on rend en français par « continuer de » ou « continuer à »

(15) Formulation plutôt orale de la part de l’auteur que l’on pouvait aussi rendre par « voilà qui était du repos »

(16) Le pluriel d’ « été » renforce l’évocation du rituel d’autrefois. 

(17) « entretanto » renvoie ici au temps entre les siestes et les nuits.

Así descansaba el cuerpo pero, sobre todo, el espíritu, porque a mediados de agosto ya echábamos de menos la actividad, la velocidad, la sobrecarga de la conexión.

C’est ainsi que (18) le corps se reposait (19) mais surtout l’esprit, car à la mi-août (20) l’activité, la rapidité et l’excès (21) de « connexion » nous manquaient (22) déjà (23). 

(18) Tournure emphatique du type « c’est.. qui » / « c’est que… ». Il est courant en espagnol d’éluder le verbe « être » pour alléger la phrase.

(19) Inversion du sujet fréquent en espagnol qu’il était possible de garder ici en français « c’est ainsi que se reposait le corps »

(20) « au milieu de mois d’août » , « en plein mois d’août »

(21) Il est courant d’associer l’idée de « surcharge » au « travail » en français, il était donc préférable d’éviter la traduction littérale ici, on pouvait aussi penser au « trop plein »

(22) Attention à la différence de construire entre « echar de menos » et « manquer ». En espagnol, « la actividad, la velocidad, la sobrecarga de la conexión” sont COD du verbe “echar” or en français, leurs équivalents sont sujets. La 1èrepersonne du pluriel en espagnol est rendue par le pronom complément « nous » en français.  

(23) « ya » adverbe aux multiples sens qui se traduit impérativement par « déjà » dans cette phrase.

La primera mitad de 2015 ha sido frenética, la segunda promete ser peor, nada es más agotador que vivir haciendo equilibrios en un cable de alta tensión. Yo me desconecto hasta septiembre con esta columna. Desconéctense ustedes y sean muy felices este verano

La première moitié de l’année 2015 a été frénétique, la seconde promet d’être pire, rien n’est plus épuisant que (25) de vivre en jouant (26) les équilibristes (27) sur un câble à haute tension. Pour ma part (28), avec cette chronique (29), je me déconnecte jusqu’au mois de septembre (30). Déconnectez-vous (31) et soyez (31) heureux cet été. 

(25) « Il n’y a rien de plus épuisant que »

(26) Gérondif à valeur de complément de manière qui nécessite l’emploi du participe présent précédé de la préposition « en » en français.

(27) « les funambules » 

(28) Emploi du pronom personnel sujet en espagnol qui a souvent une valeur d’insistance. On pouvait aussi suggérer cette implication de l’auteur par « moi », « en ce qui me concerne »

(29) Le terme de « columna » renvoie à la disposition des articles en colonnes dans les journaux. La traduction littérale par « colonne » ne faisait guère sens. Il était possible de le traduire simplement par « article » mais aussi par « chronique » d’autant plus que le dictionnaire de la Real Academia Española précise que le terme « columna » désigne « artículo de un colaborador o redactor que aparece de forma regular y frecuente en un espacio fijo » ce qui est bien le sens de « chronique ».

(30) « Jusqu’en septembre ».

(31) L’auteur interpelle à nouveau ses lecteurs en utilisant l’impératif et la formule de politesse au pluriel.