Corrigé Thème V. Schneider (ELVI LV2 2010)

Lorsque j’étais petite, ma mère avait inventé un drôle de jeu : il s’appelait « la connaissance ». 

Cuando yo era (1) pequeña, mi madre había inventado (2) un juego extraño (3) : se llamaba “el encuentro” (4). 

  1. pequeño”, “viejo”, “mayor”… toujours employés avec “ser” car il s’agit de caractéristiques essentielles et non circonstancielles. On pouvait également traduire par « cuando yo era niña ». A noter qu’il fallait apparaitre le pronom sujet « yo » pour éviter une confusion sans quoi on pouvait comprendre « quand ma mère était petite ».
  2. Maintien du plus-que-parfait en espagnol. On pouvait éventuellement mettre un passé simple.
  3. « drôle » qui a ici le sens « d’étrange » ou de « curieux » (« extraño », « curioso »). 
  4. « connaissance » a ici le sens de « faire connaissance ». Il était donc préférable de ne pas utiliser « conocimiento » mais plutôt « el encuentro » (« la rencontre ») voire « la conocida » ou la « desconocida ».

On se promenait toutes les deux dans l’appartement en faisant semblant de ne pas savoir qui était l’autre. 

Paseábamos (5) las dos (6) por (7) el piso (8) fingiendo (9) no saber (10) quién era la otra (11). 

(5) “Pasear” est un verbe non pronominal. Par ailleurs, il fallait traduire « on » par « nosotros » car le locuteur est inclus au sein d’un groupe réduit et identifié, le narrateur et sa mère.

(6) « ambas paseabamos »

(7) La préposition « por » sert à exprimer un déplacement dans un lieu dont les limites sont connues (« por el parque », « por la ciudad »)

(8 « piso » est préférable à « apartamento » qui désigne plutôt un appartement de bord de mer. « alojamiento » avait un sens un peu trop large.

(9) « faire semblant » : « fingir ». On emploie ici le gérondif sans traduire le « en » français. La traduction par « como si » était possible mais dans ce cas il faut conjuguer le verbe qui suit au subjonctif imparfait « como si no nos conociéramos ».

(10) Omission de la préposition « de » : « faire semblant de faire quelque chose » = « fingir hacer algo »

(11) Au féminin, il s’agit de deux personnages féminins.

Je m’arrêtais et l’interrogeais : « j’ai l’impression de vous avoir déjà vu quelque part. » Elle me répondait : « Mais non, pas du tout, je ne vous connais pas. » 

Me paraba y la interrogaba (12) : “me da la impresión (13) de que ya (14) la (15) he visto (16) en algún lugar (17)”. Ella (18) me respondía (19) : “pero no, de ninguna manera (20), no la (21) conozco”. 

(12) “le preguntaba

(13) “tengo la impresión de que” , “me parece que

(14) “ya” antéposé au verbe” ou postposé. En aucun cas, l’auxiliaire et le participe passé ne peuvent être séparés.

(15) Le « vous » est ici une formule de politesse qui désigne une personne de sexe féminin. On utilise donc le pronom complément d’objet direct « la ».

(16) Passé composé préférable ici au passé simple car il s’agit d’un fait indéterminé dans le passé. Le passé simple restait néanmoins possible.

(17) « algún sitio »

(18) Utilisation du pronom personnel sujet pour éviter toute confusion.

(19) « Me contestaba »

(20) « para nada » « en absoluto »

(21) Voir note 15.

J’insistais et elle s’énervait presque : « Arrêtez de me parler, vous ne voyez pas que vous me dérangez ? Je vous répète que je ne vous ai jamais vue. 

Insistía y casi se enfadaba (22) : « Deje (23) de hablarme, ¿no ve (24) que me está molestando (25) ? Le (26) repito (27) que no la (28) he visto nunca(29).

(22) “se ponía nerviosa”, “se cabreaba”, “estaba de los nervios

(23) Impératif affirmatif à la 3ème personne du singulier, on emploie donc la 3ème personne du subjonctif présent.

(24) « Vous » correspond toujours à la formule de politesse donc on conjugue le verbe à la 3ème personne du singulier.

(25) Présent progressif pour traduire le sentiment de la mère au moment où elle parle.

(26) Formule de politesse, emploi du pronom complément d’objet indirect avec « repetir ».

(27) « repetir » verbe à affaiblissement comme « pedir », « seguir », « decir ».

(28) Formule de politesse, emploi du pronom complément d’objet direct avec le verbe « ver ».

(29) Ou « nunca la he visto » (voir note 14).

Mais si continuais-je, je me demande même si vous n’êtes pas ma maman. – Ah bon ? Mais qu’est-ce qui vous fait dire ça ? Quel âge avez- vous ?»

Pero sí (30) –proseguía (31) – incluso (32) me pregunto si usted no es mi mamá. – ¿Ah sí? (33) ¿Por qué dice esto? (34) ¿Cuántos años tiene?”

(30) “que sí” , “de verdad

(31) “continuaba

(32) “hasta

(33) “¿De verdad?

(34) Attention à l’orthographe de “por qué”, il s’agit ici d’une interrogation directe. 

S’ensuivait une série de répliques que nous répétions au mot près. A la fin, la mère et la fille se reconnaissaient et se jetaient dans les bras l’une de l’autre.

Luego, se seguía (35) una serie de réplicas que repetíamos de memoria (36). Al final, la madre y la hija se reconocían y se echaban en brazos (37) mutuamente.

(35) “serie” est ici le sujet du verbe “seguir” , “continuábamos con

 (36) “palabra por palabra

 (37) “se abrazabanla una con la otra”