Proposition de correction détaillée (Version V. PIÑERA)

Una mañana me llamaron por teléfono. El que lo hacía dijo estar en gran peligro. A mi natural pregunta: «¿Con quién tengo el gusto de hablar?», respondió que nunca nos habíamos visto y que nunca nos veríamos. 

Un matin, on (1) me téléphona. Celui qui appelait (2) affirma (3) être en grand danger. A ma question naturelle : « Avec qui ai-je l’honneur de parler ? », il répondit que nous ne nous étions (4) jamais vus et que nous ne nous verrions (5) jamais.Troisième personne du pluriel qui est l’une des traductions de « on ». On pouvait également utiliser « quelqu’un me téléphona ».

(1) En revanche, l’utilisation de la 3èmepersonne du pluriel en français constituait un contresens. 

(2) « Celui qui le faisait », « celui qui était de l’autre côté du téléphone ». Emploi de l’imparfait de l’indicatif en français également.

(3) « dit ». Emploi du passé simple en français préférable lorsque le narrateur s’exprime.   

(4) Pronom sujet « on » également possible.

(5) Emploi du conditionnel en espagnol comme en français.

¿Qué se hace en esos casos? Pues decir al que llama que se ha equivocado de número; enseguida, colgar. Así́ lo hice, pero a los pocos segundos de nuevo sonaba el timbre. Dije a quien de tal modo insistía que por favor marcase bien el número deseado y hasta añadí́ que esperaba no ser molestado otra vez, ya que era muy temprano para empezar con bromas. 

Que fait-on (6) dans de cas ? Eh bien (7), dire à celui qui appelle qu’il (7) s’est trompée de numéro ; et raccrocher aussitôt. C’est ce que je fis (8), mais au bout de quelques secondes (9), la sonnerie retentit à nouveau (10). Je dis (11) à celui qui insistait de la sorte d’avoir l’amabilité de (12) composer correctement le numéro souhaité et j’ajoutai même que j’espérais ne pas être dérangé à nouveau car  (13) il était bien (14) tôt pour commencer avec ce type de canulars (15).

(6) « Que faire dans ce cas ? » « dans pareille situation »

(7) « pues » : ici formule orale qui n’affecte pas le sens de la phrase mais qu’il faut traduire.

(8) « Al que llama » est dans cette phrase le sujet de « se ha equivocado ».

(9) « c’est ce que j’ai fait », attention néanmoins à la cohérence de l’ensemble du texte. Lorsque le choix entre passé simple et passé composé a été fait, il faut s’y tenir jusqu’à la fin du texte.  

(10) « le téléphone sonna à nouveau ». « timbre » : sonnerie d’un téléphone ou d’une porte d’entrée. 

(11) « J’ai dit »

(12) Traduction par « s’il vous plait » compliquée en français. On pouvait autrement utiliser le verbe « prier » en début de phrase pour traduire ce « por favor ». Par ailleurs, on à l’emploi de la subordonnée complétive en espagnol « dije que marcase » qu’il fallait traduire en français par « dire de+ infinitif).

(13) « ya que » équivalent de « porque », « puesto que » qui sert à introduire une cause. 

(14) « très » voire « trop »

(15) « una broma » : « une blague », « une plaisanterie » / « Bromear » : « plaisanter », « blaguer ». Le terme français « canular » désigne généralement une plaisanterie faite au téléphone. 

Entonces me dijo  con voz angustiada que no colgase, que no se trataba de broma alguna; que tampoco había marcado mal su número; que era cierto que no nos conocíamos, pues mi nombre lo había encontrado al azar en la guía telefónica. 

Il me dit (16) alors (17) d’une voix angoissée (18) de ne pas raccrocher (19), qu’il ne s’agissait absolument (20) pas d’un canular ; qu’il n’avait (21) pas non plus composé (22) un mauvais numéro et qu’il était vrai que nous ne nous connaissions (23) pas car (24) il avait trouvé mon nom au hasard dans l’annuaire. 

(16)Passé simple de « decir » à la troisième personne du singulier. « me » est pronom complément mais en aucun cas pronom sujet.

(17) « donc »

(18) « inquiète »

(19) Proposition subordonnée complétive « dijo […] que no colgase ». « colgar » est conjugué au subjonctif imparfait (forme en « se ») car «decir » est conjugué au passé simple. En français, on aura la strucuture « dire de » + infinitif.

(20) « nullement », « pas du tout », « en aucun cas ».

(21) « había marcado » : verbe conjugué à la 3eme personne du singulier.

(22) « tapé », en revanche « marqué » était impropre en français.

(23) Ne pas oublier la négation

(24) “pues” qui introduit une cause que l’on pouvait traduire par “car”, “puisque”, “en effet”…

Y como adelantándose a cualquier nueva objeción me dijo que todo cuanto estaba ocurriendo se debía a su cara; que su cara tenía un poder de seducción tan poderoso que las gentes, consternadas, se apartaban de su lado como temiendo males irreparables. Confieso que la cosa me interesó; al mismo tiempo, le dije que no se afligiera demasiado, pues todo tiene remedio en esta vida… 

Et comme pour anticiper (25) une quelconque (26) nouvelle objection, il me dit (27) que c’était à cause de son visage (28) que tout (29) cela qui était en train de se passer (30) : car (31) son visage avait un pouvoir de séduction si (32) puissant que les gens, consternés, s’écartaient de son chemin (33) comme s’ils craignaient des maux (34) irréparables. J’avoue (35) que la chose m’interpela (36) ; en même temps, je lui dis (37) de ne pas trop se laisser abattre (38), car tout dans cette vie a une solution.

(25) «éviter », « aller au devant de »

(26) « quelque », « n’importe quelle »

(27) «decir » conjugué à la 3èmepersonne du singulier.

(28) Possibilité de déplacer cette proposition en français même si on pouvait également garder l’ordre de la phrase espagnole « il me dit que tout ce qui lui arrivait se devait à son visage »

(29) « todo cuanto » = « todo lo que »

(30) «se produire» , «tout qui lui arrivait »

(31) Comme souvent en espagnol « que » a ici une valeur causale qu’il est préférable de traduire par « car », « parce que » plutôt que par « que ».

(32) « Tellement ». En français, « tant » constituait un barbarisme grammatical.

(33) « se tenaient à distance », « s’écartaient de lui ».

(34) « dommages ». Attention au pluriel de « mal » en français…

(35) « confesar » verbe à diphtongue qui signifie « avouer », « reconnaitre » voire « confesser » dans un contexte religieux. Verbe conjugué à la 1èrepersonne de l’indicatif présent.

(36) « m’intéressa »

(37) Conjugaison de « decir » à la 1èrepersonne du singulier du passé simple qui introduit une proposition complétive « le dije que no se afligiera ».

(38) « s’affliger »