Corrigé Día de muertos (Ecricome LV1 2018)

Día de muertos

La fête[1]des morts

“Celebraré Halloween cuando haya una procesión de Semana Santa por la Quinta Avenida de Nueva York”. La frase se repite en Twitter cada año en los últimos días de octubre. Odiar Halloween por ser una fiesta importada empieza a ser una tradición tan extendida en redes como celebrarla.

« Je fêterai Halloween le jour où il y aura une procession de Semaine Sainte sur la Cinquième Avenue de New York ». La phrase se répète tous les ans au cours des derniers jours d’octobre. Détester[2]Halloween parce que c’est une fête importée commence à devenir une tradition aussi répandue sur les réseaux sociaux que la célébration elle-même.

Sin que me haya disfrazado nunca para esta celebración anglosajona, se me ocurren varios motivos por los que los españoles, especialmente los niños, la han adoptado : hay colores, disfraces, caramelos. Es una fiesta, vaya. Bastante lejos del ambiente plomizo que rodea y llena –aunque cada vez menos- los cementerios cada 1 de noviembre. El pasado miércoles, en un autobús urbano de Madrid que pasaba cerca del cementerio de La Almudena, se notaba ese sentimiento silencioso que recuerda a la infancia y al pueblo. Como si el día fuera en blanco y negro con olor a incienso y a gladiolos.

Sans que je ne me sois jamais déguisée pour cette célébration anglo-saxonne[3], différentes raisons me viennent à l’esprit[4]pour expliquer pourquoi les espagnols, particulièrement les enfants, l’ont adoptée : il y a des couleurs, des déguisements, des bonbons[5]. Voilà[6]qui est une fête. Assez lointaine de l’ambiance de plomb[7]qui nous entoure et remplit, bien que de moins en moins, les cimetières chaque premier novembre. Mercredi dernier, dans un bus de ville de Madrid qui passait près du cimetière de la Almudena, on[8]devinait ce sentiment de silence qui rappelle l’enfance et le village[9]. Comme s’il s’agissait d’un jour en noir et blanc qui sent l’encens et les glaïeuls[10].

Puestos a importar, podríamos adoptar el Día de Muertos mexicano. Nos lo ha impedido ese desconocimiento atroz que tenemos de la cultura latinoamericana, y que empieza por llamar descubrimiento a la conquista. Los mexicanos recuerdan a los ausentes comiendo y bebiendo, juntándose en familia y escuchando la música favorita del fallecido.

Quitte[11]à importer, on pourrait adopter la Fête des Morts mexicaine. Ce qui nous a empêché de le faire[12], c’est notre méconnaissance profonde de la culture latino-américaine qui commence dès lors que nous qualifions la conquête de découverte[13]. Les mexicains se souviennent des absents en buvant et en mangeant, en se réunissant en famille et en écoutant la musique préférée du défunt[14]

En unas semanas, Pixar estrena Coco, una película ambientada en esa celebración. A lo mejor nos sirve para entender una tradición que nos pilla más cerca que Halloween aunque haya tenido que venir Disney a descubrírnosla.

Dans[15]quelques semaines, Pixar sort[16]Coco, un film situé dans l’univers ce cette fête. Il nous servira[17]peut-être à comprendre une tradition qui nous est plus proche[18]qu’Halloween bien qu’il ait fallu que ce soit Disney[19]qui nous la fasse découvrir.

Mari Luz Peinado, El País, 06/11/2017

[1]Lorsqu’il s’agit de fête, on utilise généralement le terme « jour » en espagnol alors que le français utilise « fête » comme dans « el día de la madre » = « la fête des mères », « día del trabajo » : « fêtedu travail »… Il fallait donc traduite ici par la « fête des morts » et non le « jour des morts ».

[2]« odiar » : « détester », « el odio » : « la haine ». Mot qui a donné « odieux » en français par exemple.

[3]Orthographié en deux mots en français.

[4]« ocurrírsele a uno» : “avoir l’idée de quelque chose”, “venir à l’esprit

[5]Terme générique pour tous les bonbons, pas seulement ceux qui sont au caramel.

[6]« vaya » : formule d’insistance plutôt orale. On pouvait aussi écrire « ça c’est une fête », « c’est une fête, pardi » (un peu vieillot peut-être…).

[7]« lugubre ». Ce n’est pas tout à fait le sens de « plombant » français.

[8]« se notaba » à traduire par le pronom « on » et non par un verbe à la forme pronominale.

[9]« pueblo » : mot à double sens qui veut dire aussi bien « village » que « peuple » mais dans le contexte de l’évocation des souvenirs il s’agissait ici du village d’enfance de l’auteur.

[10]Fleurs généralement déposées dans les cimetières à la Toussaint.

[11]« puesto a » : « quitte à ». Ex : « puesto a venir, mejor que me ayudes » : « quitte à venir, autant m’aider ». L’auteur veut montrer ici que si vraiment on veut importer de nouvelles fêtes, autant en importer une qui ait plus de sens selon elle.

[12]Comme cela est souvent le cas en espagnol, nous avons ici un sujet inversé : « el desconocimiento… » est le sujet de « nos lo ha impedido ». L’inversion du sujet est moins fréquente en français et était impossible ici, il fallait donc commencer par le sujet en modifiant la construction de la phrase par rapport à l’espagnol.

[13]Illustration de la méconnaissance de l’Amérique chez les espagnols qui parlent toujours de « découverte » de l’Amérique alors qu’historiquement il s’agit d’une « conquête ».

[14]« fallecer » : « décéder »

[15]« en » qui a ici le sens de « dentro de » et qui renvoie vers une projection vers le futur : « dans quelques semaines ».

[16]« estrenar » : verbe utilisé pour la sortie d’un film. « el estreno » : la sortie. Mot qui a donné en français « étrenner » comme « étrenner un vêtement » c’est-à-dire le porter pour la première fois. Le terme «dévoiler » marchait bien aussi mais il fallait le conjuguer au présent de l’indicatif voire au futur. 

[17]Emploi du futur en français.

[18]« pillar » qui a généralement le sens d’attraper mais qui sert aussi de référent spatial «esta calle me pilla cerca » : « cette rue n’est pas loin »

[19]Il était ici question de l’entreprise cinématographique de Disney et non du parc d’attraction…